Miam les disques

Barcelona dans le métro

Posted in Uncategorized by Furtif on 2 novembre 2008

Vendredi soir, vers 23h30, une salle vidéo dans un immeuble, quelque part dans Paris. Un homme scrute quantité d’écrans en noir et blanc. Les images lui apparaissent automatiquement, lorsque de l’agitation se produit dans la capitale, dans ses entrailles, loin de lui. Ses yeux sont attirés par un attroupement. L’homme se concentre, jauge la situation et décroche certainement un téléphone. De petites alarmes sonores se mettent sans doute en marche, des boutons lumineux doivent clignoter. Quelque part dans Paris, cette agitation le perturbe. Malheureusement pour lui, il n’a certainement pas la couleur, encore moins le son.

Le son et la couleur, les applaudissements et les instruments se trouvent à la station de métro Saint-Ambroise. On vient de passer les portiques, comme une marée trop puissante pour une si petite digue, passant par-dessus les installations comme chacun peut. Quand je dis « on », ce sont une trentaine de personnes dont les Suédois passablement saoûls d’I’m from Barcelona. Il y a là des spectateurs restés une heure dans le froid après le concert du Bataclan et la petite équipe des Concerts à emporter.
Sous les confettis et les applaudissements, terminant Mingus, c’est un Emanuel galvanisé qui empoigne sa guitare par le manche – le type derrière ses écrans doit devenir doit devenir fébrile au téléphone – et la fracasse contre le sol. Pam ! Ovation, on rit, on repasse les portiques dans l’autre sens. Nous terminons ainsi un passage un peu fou, qui avait débuté dans la salle-même.

Un peu plus d’une heure avant, IFB avait conclu son concert par un passage dans la fosse, reprenant Gloria en acoustique et sous les confettis. Nous – la Blogo – n’étions pas étranger à cela, à vrai dire.

Lors de leur passage au Bataclan, la question était essentiellement de savoir si le changement de cap de leur dernier album allait imprégner durablement leur concert : Who killed Harry Oudini me faisait l’effet d’un disque solo d’Emanuel Lundgren, accompagné de quelques choeurs. Sur scène, d’une chorale pop et colorée, on passe littéralement à un groupe en rouge et noir. Ce tournant, IFB l’a opéré avec finesse. Pour se défaire des imposés, le groupe glisse We are from Barcelona au beau milieu d’Oversleeping. Intelligente façon de se débarrasser d’une image qu’on aurait pû imaginer trop réductrice pour eux. A quoi bon faire un album bien différent si c’est pour ressasser le même « Nanananananananana » des débuts en apogée d’un concert.
La balance n’était toutefois pas tout à fait à la hauteur, relayant les musiciens et les chœurs à un mur sonore plutôt indistinct.

En rappel, Treehouse débute, laissé aux voix du public, puis envoyé en crescendo. Jenny et Rufus le complètent, avant qu’Emanuel débarque dans la salle avec son mégaphone. Cinq minutes plus tard, il emmenait tout le public sur le trottoir du boulevard Voltaire, dans le froid et dans la joie.